A vif

Pierre Rieben adhère à vingt ans au POP. Engagé dans la cause algérienne pendant cette guerre, il faisait passer les publications du FLN en France, ce qui lui valut une condamnation par la justice française à deux ans de prison par contumace. Au fil des ans, il ne se sentait plus à l’aise avec les vieux communistes. Il contribua alors à la création de la Ligue marxiste révolutionnaire (trotskiste). «Essentiellement pour lutter contre les injustices, participer à la dénonciation des méfaits du capitalisme, de l’impérialisme. Je n’ai jamais espéré que de mon vivant il y aurait un bouleversement fondamental dans ce sens.»

Puis, besoin de distance. Il part pour le Chili en 1973 où il se trouve au moment du putsch de Pinochet. Il y reste. Et se fait arrêter en 1974, malmener, puis est remis à l’ambassadeur de Suisse, sympathisant des militaires. Le retour est bref. Changement de vie. Après un séjour à Rome, où il milite encore pour le Chili, il s’établit dans le village de Cingoli et se met à y cultiver des oliviers. Il apprend, il travaille dur, il devient même un spécialiste de cette culture. Les genoux flageolant avec l’âge mais attaché à sa petite ferme… que détruira un tremblement de terre et qu’il fera réparer. Tant de ses amis ont passé par là, réjouis par la chaleur de l’accueil, la sérénité, le sourire en coin, de cet idéaliste aux pieds sur terre. Ils disent leur sympathie à son épouse et à sa famille.

Merci Pierre. On ne t’oublie pas. No te olvidamos. Non ti dimentichiamo.