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Lu ailleurs


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L’annonce par son directeur de la situation financière inquiétante du CICR provoque des remous en son sein. Il est question d’un trou prévisible de 600 millions de francs dans les comptes de cette année. Des coupes importantes dans le personnel et dans les projets sont envisagées. Une pétition interne a été lancée au sein du personnel, des cadres actifs et retirés, des délégués, des chefs de délégation. Elle a recueilli environ deux mille signatures et sera déposée ce vendredi auprès de la direction et de la présidence de l’institution, dans l’attente de réponses claires. Son texte n’a pas été communiqué au public mais l’ayant «lu ailleurs», nous en livrons la teneur ici.



 «Monsieur le Directeur Général,

Nous, employés du CICR – résidents comme mobiles – sommes consternés par l’exercice de coupure budgétaire brutale exigée par la direction dans une précipitation tant incompréhensible qu’indécente.

Votre message daté du 7 mars sur la situation financière de notre organisation soulève plus d’interrogations qu’il ne donne de réponses face à ce qui est présenté comme l’une des plus grandes crises financières de l’histoire de notre Institution.

Vous soulignez que tous les employés du CICR à travers le monde sont inquiets. Ils ne sont pas seulement inquiets. Ils sont désappointés, désabusés et en colère. Loin d’apaiser leurs inquiétudes, votre message les a attisées.

Nous sommes inquiets pour les victimes des conflits à l’égard desquelles nous avons une responsabilité. Nous sommes inquiets pour nos collègues qui perdront leur emploi ou craignent de le perdre dans un avenir proche. Nous sommes inquiets de l’impact réputationnel de cette annonce, rendue publique, sur le CICR à court, moyen et long terme.

Votre message aurait dû nous rassembler par sa transparence, son intelligibilité, sa recherche de solutions inclusives et collectives et par un mea minima culpa ou une preuve d’humilité. Or, il démontre un manque manifeste d’anticipation et met en exergue le flou entourant cette décision.

Nous considérons que l’ensemble des employés, comme les victimes que nous servons, méritent une explication claire de la dérive budgétaire qui ne date malheureusement pas d’aujourd’hui et de sa gestion par la direction du CICR. Nous estimons impératif qu’un droit d’inventaire soit réalisé de la décennie 2012-2022. Un audit indépendant, extérieur, mais aussi international, apparaîtrait tout aussi nécessaire pour rassurer tant les employés que les Etats contributeurs de l’institution.

Aussi, nous nous interrogeons sur la responsabilité de la direction face à cette situation inédite et sur sa légitimité à y apporter des réponses.

Monsieur le Directeur général, les efforts que vous exigez aujourd’hui ont un coût humain, pour les victimes et pour les personnels. De telles restrictions budgétaires ne sauraient être prises de façon verticale sans une réflexion stratégique substantielle. Une seule diminution en pourcentage, sans stratégie, sans fixer les grands axes sur lesquels doit se recentrer le CICR serait aussi vaine que délétère à moyen terme.

Aussi, nous souhaitons connaître les priorités qui seront celles du CICR et avoir la garantie que nous serons pleinement associés à une réflexion commune.

Soyez assurés de la motivation et de la détermination de l’ensemble du personnel du CICR pour continuer à travailler dans l’intérêt de toutes les victimes.»

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@willoft 19.03.2023 | 12h15

«Quand on voit que son ex-directeur est maintenant Président du conseil d'administration du "Temps", la boucle est bouclée!»


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