Culture

Ce ne sont pas les autorités de régulation, ce n’est pas l’Etat, ce ne sont pas les (très rares) doutes de (très peu) de ses pairs qui ont eu raison de la plus grande arnaque qu’ait connu le monde de la finance. C’est un événement financier. En décembre 2008, après le début de la crise des subprimes aux Etats-Unis, précipité par la chute libre de la bourse, le roi de Wall Street, ancien président du Nasdaq et prétendu génie de la finance Bernie Madoff avoue tout à ses deux fils, à son épouse, puis au FBI: son activité de conseil en investissement, qui avait fait de lui le dépositaire de 19 milliards de dollars, n’est rien d’autre qu’une colossale chaîne de Ponzi. Les 64 milliards de profits mis en avant: du vent. Les comptes-rendus d'opérations boursières présentés aux clients: du pipeau. Madoff n’avait en fait jamais investi le moindre centime de cet argent sur les marchés, se contentant de payer A avec l’argent de B, et ainsi de suite. Des milliers de clients se retrouvent ruinés. Petits porteurs et fonds nourriciers millionnaires perdent tout. Au-delà des drames humains, auxquels la propre famille de Madoff n’a pas échappé, cette mini-série qui traine parfois en longueur interroge les responsabilités des acteurs du monde de la finance. Pourquoi n’a-t-on rien vu, rien soupçonné? On ne prête qu’aux riches.