Culture / Va-t-il finir par rentrer dans le rang?
«Fidji», Jean-Luc Cano, Pierre-Denis Goux et Julia Pinchuk, Editions Delcourt, 160 pages.
Vincent a une bonne place de travail et une gentille petite amie avec laquelle il s’apprête à acheter un modeste appartement à Paris. Mais il n’est pas heureux, tourmenté par les démons d’une violence mal contenue. Voilà que débarque Sam, son meilleur ami, celui avec lequel il a fait les quatre cents coups à Biarritz, la ville où ils ont grandi. Sam est de de retour des Fidji, il propose à Vincent de rejoindre Biarritz en voiture, ils y ont rendez-vous pour un événement particulier dont on ne sait rien. Vincent hésite: va-t-il suivre Sam au risque de faire beaucoup de conneries en route ou doit-il rester avec Lucie et aller à l’important rendez-vous professionnel auquel l’a convié son patron? L’intrigue est somme toute assez banale: à quel moment renonce-t-on à sa jeunesse pour entrer dans l’âge adulte, celui des responsabilités? C’est dans son traitement que l’histoire est intéressante, car un vrai malaise plane en permanence dans Fidji. Vincent est un personnage tout à fait inquiétant tant il semble malheureux. Inquiétant car, plutôt que de se laisser aller au spleen de celui qui sait qu’il va finir par rentrer dans le rang, il bouillonne de colère et explose. Le trajet en voiture jusqu’à Biarritz va ainsi être ponctué d’événements plus ou moins violents. Les dessins, dans le style Marvel, sont parfois maladroits mais ne laissent pas indifférents. Et le twist final est bien trouvé. La conclusion, elle, est plutôt mièvre, on peut l’oublier.
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