Culture

Ce pourrait être un western, ou film de guerre. Dans une pauvre ferme du Jura vaudois vivent un jeune paysan champion de lutte suisse et sa mère. Le père est mort, la vie est dure, la mère travaille en usine tandis que le fils s’occupe affectueusement des vaches, ils sont pauvres. Le père avait emprunté de l’argent à un riche paysan qui veut maintenant se rembourser et intégrer la ferme à son domaine. Et puis arrive le frère, un peu voyou, qui va proposer à son cadet de participer à des combats clandestins, en France, pour gagner de quoi rembourser la dette familiale. Pierre Monnard, le réalisateur, est très bon, il a notamment réalisé le film Platzspitzbaby et quelques épisodes de l’excellente série alémanique Wilder. Les acteurs aussi sont bons, notamment Karim Barras qui joue le frère voyou, celui qui a quitté la ferme se sentant mal aimé par le père. On le devine, les combats clandestins vont bouleverser le fragile équilibre de la ferme et de la famille. Mais ce n’est pas un film psychologique, plutôt d’action. Un film d’homme à l’ancienne. Les sentiments sont pudiquement évoqués tandis que les combats sont filmés sous toutes les coutures et que le sang coule. Les hommes se battent avec courage, au risque de leur vie, tandis que les femmes – il y en a deux dans le film, la mère et la vétérinaire – les soignent et les réconfortent; elles ne sont jamais érotisées, c’est tant mieux. Oui, ce pourrait être un western, un western suisse. Les garçons vont beaucoup aimer ça, ça fait partie de leur conditionnement culturel.

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