Culture

Le commissaire Marius Kouamé est Ivoirien, il officie à Abidjan et fait partie de la bourgeoisie de la capitale. La fille d’un riche industriel français a disparu et tout laisse à penser qu’il s’agit d’un enlèvement. L’ambassadeur de France intervient et le ministre ivoirien de la Défense met le commissaire sous pression pour que cette affaire soit vite résolue. Sinon, des enquêteurs vont venir de chez l’ancien colonisateur – ancien, vraiment? – s’en mêler, ce qui blesserait la fierté du commissaire. Avec son fidèle adjoint blanc et foutraque, Arsène, Kouamé mène l’enquête à sa manière, mélange de réflexion et de brutalité lorsqu’un suspect lui tombe entre les mains – il pratique allègrement la torture. Cet enlèvement a-t-il à voir avec les sacrifices rituels d’albinos? Marguerite Abouet, la scénariste de cette bande dessinée, est elle-même Ivoirienne, elle a grandi dans le quartier populaire de Yopougon, ce qui lui a d’ailleurs inspiré les aventures de Aya de Yopougon, une adolescente abidjanaise. Ses histoires ont l’avantage de présenter une Afrique plus réaliste que celle qui occupe l’imaginaire des Occidentaux, ceci avec un humour… comment dire… parfois un peu noir, en tout cas déroutant et souvent piquant comme une sauce aux piments. Si ça vous plaît, il existe un premier tome des enquêtes du commissaire Kouamé: Un si joli jardin.