Média indocile – nouvelle formule

Culture

Culture / Une critique du monde agréable à entendre et à voir

Patrick Morier-Genoud

13 septembre 2024

PARTAGER

«La porte au nez», Mustang, Vietnam Indie Label, 3 :52.



Je vous en déjà parlé il y a un mois, le groupe Mustang sort un nouvel album, Megaphenix, le 11 octobre prochain. Je vous en reparle aujourd’hui, il n’y a pas de mal à se faire du bien, comme disait ma grand-mère en allumant sa Gauloise bleue sans filtre. Une nouvelle chanson de l’album est aujourd’hui dévoilée par le biais d’un clip, La porte au nez, et ça égaie cette fin d’été qui ressemble beaucoup à l’automne. La chanson et le clip ne racontent pourtant pas une histoire très joyeuse, mais comme Mustang ne semble jamais vraiment se prendre au sérieux, ça donne quelque chose d’amusant. Le regard que porte Jean Felzine – il a écrit paroles et musique – est plutôt désabusé et on peut trouver qu’il s’agit d’une grande qualité. Pourquoi? Car il ne s’illusionne pas. Et comme il possède visiblement une grande capacité d’autodérision, cette désillusion, plutôt que de donner un de ces films français gnan-gnan et plein de bons sentiments, produit une critique du monde agréable à entendre et à voir. «J’suis toujours prêt à me solder, mais on me ferme la porte au nez», chante Felzine, un couplet que pourraient reprendre en chœur des millions de personnes en regardant le spectacle de la consommation quotidiennement projeté sur les murs de notre caverne commune. «J’arrive à l’entrée du château, je les vois déjà me rire au nez, je peux pas goûter le gâteau, c’est mon destin, j’suis condamné.» Cela donne à penser et à réfléchir à la frustration comme moteur de l’aliénation capitaliste, non?


 

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

0 Commentaire