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Culture / Un charmant poème pastoral qui chante l’amour


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«Les amants de Montreuil», Alex Capus, Editions Actes Sud, 192 pages.



Voilà un joli récit qui emmène le lecteur, et la lectrice bien sûr, au XVIIIème siècle, en Gruyère, où vit Jakob Boshung, un armailli. Ce récit, c’est un homme – un double de l’auteur franco-suisse – qui le fait à sa compagne alors qu'ils sont bloqués dans une voiture par la neige. Le couple moderne a des problèmes de couple moderne, très individualistes, tandis qu’au XVIIIème… Le pauvre armailli est amoureux de Marie, la fille d’un riche paysan qui ne veut pas la lui donner en mariage. Jakob s’engage donc comme mercenaire au service du roi de France. A l’époque, cela se faisait beaucoup, on a tendance à l’oublier. Les années et les guerres passent et, tandis que le narrateur et sa compagne se demandent ce qui les réunit encore, le couple «historique» résiste à l’éloignement et à l’absence totale de contact, ce d’autant que l’armailli ne sait pas écrire. Il finit par revenir au pays, mais je ne vous raconte pas la suite. Sachez juste que Jakob se retrouvera à Versaille pour s’occuper des vaches suisses que Madame Elisabeth, la sœur de Louis XVI, a fait venir dans son domaine de Montreuil. Un peu étonnée que celles-ci ne broutent pas plus près du château, elle s’entend répondre que les vaches sont sensibles aux odeurs, et que Versailles pue. L’éditeur dit que ce livre est une églogue, ce qui nous donne l’occasion d’apprendre que c’est ainsi que l’on nomme un «petit poème pastoral qui chante l'amour» (Larousse). C’est chou.

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