Culture / Sept années à Berlin
«Berlin 56-59-63», Annette Hess, trois saisons de 6 épisodes (45min), en ligne sur Arte.tv.
Une décennie après la fin de la Seconde guerre mondiale, la vie de la famille Schöllack change au rythme du reste du monde. Caterina, la mère, est propriétaire d’une école de danse sur la très chic Kurfürstendamm, connue aussi comme «les Champs-Elysées allemands», vitrine de l’Ouest dans une capitale bientôt coupée en deux par le Mur. Sans doute faut-il commencer par saluer ce parti pris: beaucoup d’encre a coulé, beaucoup de films ont été projetés sur le quotidien de Berlin-Est. Ici, nous autres habitants de l’Ouest pouvons nous retrouver presque sans exotisme dans les diverses péripéties contées par cette série haute en couleurs pop, à l’esthétique fifties plutôt poussée. Caterina est obnubilée par une idée un peu datée elle aussi: marier au plus vite ses trois filles. Seulement, Monika, l’une d’elles, vient d’être renvoyée de son école d’arts ménagers... Démarre alors un enchâssement assez réussi de la petite et de la grande histoires. Le père, Gerd, est porté disparu depuis 1944, et malgré le conservatisme rigide de Monika, l’ancien monde est bien mort. Rock and roll, tentatives de suicide, homosexualité, avortement et football: dans cette fresque familiale, Berlin (Ouest) s’éveille à une modernité forcément questionnée, toujours intéressante à voir et revoir, à un demi-siècle d’écart.
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