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Culture / Rire plutôt que pérorer


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«Mobylette», Frédéric Ploussard, Editions Héloïse d’Ormesson, 416 pages



Un des grands problèmes, avec les romans français, c’est que les auteurs se prennent souvent terriblement au sérieux. Soit en donneurs de leçons soit en déballages égotiques de névroses souvent banales. Il y a bien sûr des exceptions, comme Frédéric Ploussard. Lui, ce qu’il prend au sérieux, ce sont ses personnages et les lecteurs. Et il fait ce qu’il faut pour que les deux se rencontrent, c’est-à-dire l’oublient, lui. Pourtant il ressemble à son héros, Dom, un grand (2 mètres) Vosgien éducateur dans un foyer pour ados difficiles. C’est absolument drôle («Il était le seul gosse que j’avais vu mordre un chien»), un peu cruel parfois, jamais méchant. Dom est passablement perdu dans sa vie, les ados aussi, les adultes «responsables» sont pathétiques. Comment pourrait-il en être autrement? C’est un premier roman mais l’écriture est maîtrisée, la construction du récit aussi, sans aucune lourdeur, avec quelques moments de pudique fragilité. Dom pratique la nage libre de nuit et on dirait soudain de la philosophie. Le plus important: on n’a pas peur de se noyer car on rit. Merci Frédéric Ploussard!

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