Culture / Réflexions sur le vivant et sur notre présence au monde
«Réenchanter notre relation au vivant», Michel Maxime Egger, Editions Jouvence, 256 pages.
Il y a un petit côté moralisateur dans l’ouvrage de Michel Maxime Egger. Voire un peu théologique. C’est normal, il s’annonce lui-même «écothéologien»; il n’avance pas masqué sur le chemin de l’«écospiritualité». Voilà sans doute un terme qui va déclencher des grimaces narquoises chez celles et ceux pour qui seul compte le scientisme capitaliste. Chacun croit bien sûr ce qu’il veut, mais les choses se gâtent lorsqu’une vision du monde se veut universelle, lorsque ses thuriféraires sont persuadés de détenir la vérité et nous l’imposent. Et pour l’instant, ce n’est pas l’écospiritualité qui domine le monde. On n’est d’ailleurs pas obligé de croire en Dieu ou en Gaïa pour trouver de l’intérêt au livre de Michel Maxime Egger. Bien documenté, l’ouvrage montre qu’il y a plusieurs manières d’être, ou de ne pas être, «connecté» avec le monde et avec nous-mêmes. Et que certaines de ces connexions sont d’une puissance insoupçonnée à l’heure où la connectivité est réduite à l’échange de bytes à usage essentiellement marchand via des câbles, des fibres optiques ou des satellites. Sans que l’on soit obligé de partager toutes les vues de l’auteur, Réenchanter notre relation au vivant offre de nombreuses pistes de réflexion, notamment en exposant comment notre espèce – sapiens – a déjà eu plusieurs manières d’aborder sa présence au monde, et en suggérant que «être lucide, c’est plus qu’être informé: c’est être touché».
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