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Culture / Le peintre, la vie, l'amour, l’art et la mort


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«Valentine», Ferdinand Hodler, Les Cahiers Dessinés, deux volumes cartonnés sous coffret, 464 pages.



Sommes-nous vivants? Quand allons-nous mourir?, comment?, pourquoi? Ces questions peu ou prou nous taraudent; l’idée de la mort est souvent un vertige plus grand que la vie alors que l’on pourrait souhaiter l’inverse. C’est «au plus tard» en 1908 que le peintre Ferdinand Hodler rencontre Valentine Godé-Darel. Il a cinquante-cinq ans, est marié, elle a vingt ans de moins que lui, est divorcée. Elle devient son modèle, puis sa maîtresse; il la dessinera et la peindra jusqu’à ce qu’elle meure en janvier 1915, et encore lorsqu’elle est un cadavre. Au début il l’a peinte nue, tout en beauté et en sensualité. Il l’a peinte en Parisienne, élégante et sûre d’elle. Il l’a peinte en mère lorsque, déjà malade du cancer, elle accouche en 1913 de leur fille Paulette. Il l’a peinte dans son lit de souffrance, puis décharnée, à l’agonie, en décembre 1914. Et il l’a peinte morte. En tout, c’est à travers dix-huit peintures et près de 120 dessins qu’Hodler relate la maladie, l’agonie et la mort de Valentine Godé-Darel. Les deux volumes sous coffret que publient Les Cahiers Dessinés retracent parfaitement, par les textes et les images, cette extraordinaire expérience artistique, philosophique et, osons le mot, spirituelle. «Ainsi la mort vient à nous, à chaque seconde de notre vie, dans un beau et tranquille mouvement de va-et-vient, écrit Ferdinand Hodler. Si tu l’intègres dans ta conscience, dans ta volonté: voilà qui produit les grandes œuvres!»

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