Culture / Le charisme du pompon
«Eloge du lapin», Stéphanie Hochet, Editions Payot&Rivages, 112 pages.
Comme Jacques Chirac, et sûrement comme nombre d’entre nous, l’écrivaine Stéphanie Hochet avait un lapin. Puis un autre, Pilepoil, dont elle documente les exploits et les bêtises sur son compte Instagram. Gageons que c’est Pilepoil qui lui inspira cet Eloge du lapin, voyage en forme de panégyrique du léporidé à travers ses représentations en art, littérature et histoire culturelle. On y apprend des mignoneries comme ce lapin cosmonaute, issu de la mythologie japonaise, qui fabrique des mochis sur la Lune. On redécouvre le lièvre de Dürer ou ses congénères représentés auprès de la Dame à la Licorne. On s’interroge sur le statut de ce «nuisible», envahissant mais fatalement attachant, dans l’histoire des hommes et de la domestication. Cet animal apparait d’abord comme quantité négligeable des représentations, bien faible aux côtés des fauves, cervidés et autres nobles gibiers. Mais comment résister au charme et au charisme du pompon? D’autant que le lapin, symbole de fertilité débridée par excellence (une lapine peut enfanter jusqu’à 2'000 petits au cours de sa vie), est une figure tout en ambivalence. Ne sont-ce pas ses oreilles qui ornent la mythique couverture du magazine Playboy? Ne sont-ce pas des oreilles que portent les renversantes Playmates sur papier glacé? Farceur en Bugs Bunny, petit voyou creusant des tranchés là où l’homme n’accède pas, compagnon plus amusant en appartement qu’en civet, «le lapin, il y en a toujours trop ou trop peu».
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