Culture

Rappel historique: en 1954, l’armée française perd la bataille de Diên Biên Phu, au nord-ouest du Viêt Nam. Dans la foulée, la France va perdre sa colonie indochinoise, puis, dans les années qui suivent, tout son empire africain – elle trouvera d’autres voies pour maintenir son emprise sur ses anciennes colonies mais c’est une autre histoire. La bataille de Diên Biên Phu a donc une haute valeur symbolique. Après avoir traité de la guerre du Vietnam – qui suivit la guerre d’Indochine, mais avec les Américains comme protagonistes – dans deux ouvrages, l’auteur de bande dessinée Marcelino Truong revisite aujourd’hui celle d’Indochine et plus particulièrement sa bataille majeure. De nombreux ouvrages ont été écrits sur celle-ci, sauf que pour la plupart, ils présentent les choses vues du côté français. Dans 40 hommes et 12 fusils, on se retrouve du côté Viêt-Minh. Le personnage principal est un artiste vietnamien de la bourgeoisie de Hanoi. Il doit rejoindre une propriété familiale dans le Nord et finit par se faire enrôler dans l’armée communiste d’Hô Chi Minh, avec laquelle il va se battre à Diên Biên Phu. Le double changement de point de vue qu’offre le livre consiste à voir cette bataille et cette guerre à travers les yeux d’un Vietnamien enrôlé dans l’armée communiste mais très critique face à l’autoritarisme idéologique de ses chefs et de leurs conseillers chinois. C’est suffisamment intéressant comme proposition pour pardonner quelques mièvreries dans le récit.