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Culture

Culture / L’humour et le sang font bon ménage


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«On va tous crever», Tobias Aeschbacher, Editions Helvetiq, 128 pages.



Malgré un titre d’une grande banalité, cette bande dessinée suisse est tout à fait plaisante. En plus, elle a reçu le Prix Max und Moritz 2024 pour le meilleur album de bande dessinée en langue allemande et, bien sûr, elle est traduite en français. Les dessins peuvent paraître un peu «naïfs» mais ce n’est qu’une impression, ils sont maîtrisés. La mise en couleur est réussie et le découpage précis. Ça fonctionne, comme fonctionne l’histoire. Trois malfrats se rendent dans un immeuble pour récupérer quelque chose qui leur appartient. Les événements vont se succéder, d’appartement en appartement, tous plutôt sanglants. Ça meurt beaucoup dans On va tous crever mais ça reste bon enfant, c’est de la BD, c’est distrayant. La construction de l’histoire, c’est-à-dire l’enchaînement des scènes d’appartement en appartement, est habile, on ne se perd jamais; les différentes manières de mourir des personnages sont parfois de bonnes surprises, parfois touchantes, parfois absurdes, jamais moralisatrices. L’éditeur explique que tout ça est «dans la veine d’un film de Tarentino» et il n’a pas tort, il y a d’évidentes références à Pulp Fiction dans On va tous crever. Surtout, il y a beaucoup d’humour et on constate que l’humour et le sang font bon ménage – l’humour fait bon ménage avec à peu près tout. «En tout cas, tuer, c’est mal», dit un des personnages, auquel un autre répond: «Tu es sûr de toi?». Une seule lecture ne suffit pas à savourer tous les détails de cette BD qui, finalement, met de bonne humeur.

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