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Culture / Il était boursouflé, elle avait des écailles


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«La sirène des pompiers», Hubert et Zanzim, Editions Dargaud, 80 pages.



C’est un jeu de mots: la sirène dont il est question a une queue de poisson, et le pompier est un peintre académique de la seconde moitié du XIXe siècle. Gustave Gélinet est un artiste parisien peu talentueux, démoli par la critique, désespéré. La sirène, elle, vit comme il se doit dans l’océan, au large de la Bretagne, avec sa mère et ses deux sœurs; elle chante faux, s’ennuie ferme, rêve de Paris, la ville lumière. La rencontre a lieu une nuit, dans la Seine où le peintre s’est jeté et où la sirène surnage dans la pollution. Il fera son portrait, atteindra enfin la renommée. Bien sûr, l’histoire ne s’arrête pas là. Gélinet ne sait pas peindre autre chose que sa sirène, laquelle se lasse, préfère l’art des «refusés», ces artistes honnis par l’Académie des beaux-arts et par Gélinet lui-même. La sirène est bien attirante, son artiste tout à fait boursouflé d’orgueil. Cet album est une réédition, suite au succès de Peau d’homme, des deux mêmes auteurs, paru chez Glénat l’an passé et qui était beaucoup plus abouti au niveau de l’histoire. Mais La Sirène des pompiers est un amusant et tout à fait léger conte sur l’art et la liberté, même s’il se termine… en queue de poisson.           

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