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Culture

Culture / Et soudain les cases disparaissent


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«Art brut et bande dessinée», Collection de l’Art Brut, Lausanne, jusqu’au 26 février.



Il y a toujours quelque chose de fabuleux à contempler de l’art brut: une interrogation. Ensuite, on peut se dépêcher de trouver une réponse, analyser, classer, ranger tout ça dans une des cases fermement conseillées dans le mode d’emploi culturel que l’on nous fait apprendre par cœur depuis l’enfance. On peut aussi se laisser aller, dériver, faire la planche, goûter le sel des embruns qui nous éclaboussent, accepter la vague et, pourquoi pas, pour un instant ou deux, plonger. L’art est codifié, la bande dessinée aussi, c'est ainsi mais ce n'est pas inéluctable. L’exposition Art brut et bande dessinée est tout à fait amusante. Ce n’est pas parce que les planches de BD exposées à Lausanne ont été produites par des fous qu’il faut mettre de la gravité partout. Même si bien sûr il y en a, au détour d’une case, dans le prolongement un peu désordonné d’un coup de crayon, dans l’agencement criard de certaines couleurs. Les histoires que nous racontent les BD traditionnelles sont tout à fait simples à comprendre, même parfois simplistes lorsqu’elles étalent la bonne pensée comme de la pâte à tartiner. Les récits contenus dans les BD de l’exposition ne demandent pas, me semble-t-il, à être compris. On peut les voir comme des points reliés entre eux par mille fils et s’y mêler, s’y emmêler: c'est une expérience. C’est assez fou.

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