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Culture

Culture / Erections en série à l’époque de Cro-Magnon

Patrick Morier-Genoud

16 décembre 2022

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«La pierre bleue», Pochep, Editions Le Monte-en-l’air, 128 pages.



L’avantage, avec une collection, c’est qu’au fil des publications un propos – parfois même plusieurs – se construit, s’agence. La collection BD-Cul existe depuis 2010 et publie aujourd’hui son 33ème opus. Une collection publiée d’abord par Les requins marteaux et aujourd’hui par Le Monte-en-l’air sans que ses qualités n’aient été corrompues. Depuis 12 ans, BD-Cul explore la sexualité, et la BD, avec une liberté de ton et de style tout à fait épatante. La pierre bleue emmène le lecteur, la lectrice aussi, à l’époque de Cro-Magnon. Jan-Jâk vit au pied d’un volcan endormi, le mont Priape. Son père est le chef de la tribu et se désole du peu d’intérêt que son fils porte à la chasse. Il préfère dessiner, comme avant lui son grand-père qui a décoré les parois de la grotte familiale de représentations d’hommes et d’autres animaux. Mais Jan-Jâk ne parvient à dessiner que des jambons, ce qui est lassant. Un jour, il observe un jeune homme nu prenant sa douche sous une cascade, et se révèle à lui «la grande inclinaison». A partir de là, c’est un festival d’érections, le volcan éteint se réveille et fait gicler sa lave. Le père et la mère de Jan-Jâk lui suggèrent d’aller voir ailleurs, non sans lui offrir les pierres avec lesquelles son grand-père dessinait, dont la fameuse pierre bleue. Et l'artiste parvient enfin à dessiner autre chose que des jambons – je vous laisse deviner quoi –, c’est magique et ça a un effet impressionnant et «fornicatoire» sur les gens qu'il va désormais croiser sur sa route et dans sa quête du sens de tout ça. Sacré Jan-Jâk!  

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