Culture

Ludovic Slimak est un des spécialistes mondiaux de Néandertal, cette espèce humaine qui a côtoyé la nôtre durant quelques millénaires avant de disparaître – les gènes néandertaliens représenteraient 1,8 à 2,6% de la composition génétique totale des Eurasiens. Depuis 25 ans, Ludovic Slimak fouille archéologiquement la grotte Mandrin, dans le sud de la France. En août 2017, il y découvre les restes d’un homme qui vont intéresser et interloquer des équipes scientifiques du monde entier. «Cet homme, ce mort, cette mort, ont peut-être quelque chose à nous dire. Pour notre propre chemin. Pour demain, je me demande comment meurent les hommes.» S'agit-il du dernier Néandertalien? Quand est-il mort? Les réflexions contenues dans cet ouvrage dépassent largement l’archéologie. Si dater la disparition de Néandertal et préciser la durée de sa cohabitation avec Sapiens passionnent celles et ceux qui s’intéressent à la paléoanthropologie, Ludovic Slimak en profite également pour philosopher et entraîner le lecteur vers des questionnements existentiels. Comment naissent et meurent les hommes? Quels genres de relations entretenons-nous avec les autres et avec nous-même? Comment disparaissent et apparaissent les civilisations? Qui sommes-nous, nous Sapiens, qui ne nous adaptons pas aux environnements mais nous y imposons? «Nous repositionnons alors l’humanité, notre humanité, dans la puissance de sa pensée. Mais une pensée envahissante, nous poussant à la normalisation, à la standardisation. Nous poussant dans le rang. Malgré nous. Une pensée dont on ne peut si facilement s’échapper.» Plus on fouille et plus on se rend compte qu’il y a eu d’autres espèces humaines que la nôtre. C’est intéressant, ça élargit le champ de la pensée, ça offre d’autres points de vue sur ce monde.