Bande dessinée

Bernie Gunther est un ancien policier devenu détective privé après avoir démissionné de la police berlinoise au moment de l’arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler. Créées par Philippe Kerr (1956-2018), ses aventures ont fait l’objet de quatorze romans dont les trois premiers, formant la fameuse Trilogie berlinoise, sont petit à petit adaptés en bande dessinée; voilà le deuxième volume. Nous sommes donc à Berlin, en 1938, et des jeunes filles de type tout à fait aryen sont retrouvées assassinées d’une manière qui pourrait faire penser à un rituel. Bernie Gunther, lui, s’occupe d’une affaire de chantage concernant une riche éditrice que l’on menace de révéler que son fils est homosexuel, ce qui peut l’envoyer en camp de concentration, voire lui coûter la vie. Les deux affaires vont bien sûr se mêler, ce d’autant que le SS-Obergruppenführer Reinhard Heydrich convoque Gunther pour lui confier l’enquête sur les meurtres en série. Des meurtres que certains sont prêts à faire endosser aux Juifs. Cette double enquête plonge lecteurs et lectrices dans le Berlin nazi d’avant-guerre, on y croise des SS, des spirites, des policiers brutaux, des prostituées… C’est dessiné dans le style ligne claire, l’esprit des romans de Philippe Kerr est respecté et on reconnaît Bernie Gunther, même si deux ellipses un peu brutales rompent maladroitement le fil de l’histoire.