Culture / Traque au cœur des ténèbres
«Pédocriminels, la traque», Laetitia Ohnona, sur arte.tv et la chaîne YouTube d'Arte, jusqu'au 26 août 2024, 92 minutes.
Chaque seconde, au moins deux images pédo-pornographiques sont échangées en ligne. Tel est le point de départ effroyable de ce documentaire. La réalisatrice Laetitia Ohnona s’est penchée sur la manière dont les forces de l’ordre s’organisent pour traquer les pédocriminels face à l’immensité du problème, démultiplié par internet. Dans huit pays, dont la France et l’Allemagne, les mêmes récits, terrifiants pour n’importe quel parent: se doute-t-on à quel point les enfants et les adolescents sont assaillis de propositions crûment sexuelles – par des adultes – en quelques minutes seulement passées sur les réseaux sociaux? L’enquête se poursuit, c’est une plongée dans les ténèbres. Révoltant, répugnant; on découvre que des mères de famille, aux Philippines, se font payer une dizaine de dollars pour diffuser en direct, à la demande de pédophiles occidentaux, des agressions sexuelles et des viols sur leurs propres enfants. On apprend que l’attirance pour les nourrissons n’est pas non plus taboue dans ces réseaux-là. Grâce à internet, les pédocriminels s’organisent, communiquent, se légitiment dans leurs fantasmes, expliquent les forces de police. Ils peuvent être partout, n’importe qui autour de nous, nos voisins, nos frères peuvent commettre l’inimaginable... Comment arrêter ce tombereau d’horreurs? Les géants de la tech améliorent sans cesse les techniques de détection des contenus criminels, les signalements augmentent de manière exponentielle et les arrestations suivent. Au niveau européen, un dilemme: faut-il scanner et surveiller réseaux sociaux et conversations privées, au détriment du droit à la vie privée? La protection des enfants est une cause sur laquelle l’humanité entière pourrait s’entendre, mais quels moyens justifie-t-elle? Cette question hante et remue lorsqu’on entr’aperçoit, en visionnant ce film, l’étendue des ténèbres qui nous entourent.
Il est possible de signaler des contenus pédo-pornographiques à Fedpol depuis la Suisse et sur la plateforme Pharos en France.
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire