Culture

Marina Foïs en caricature de l’écologiste Sandrine Rousseau. Benoît Poelvoorde détestable en baron socialiste voyou. L’humoriste Pierre-Emmanuel Barré en candidat fascisto-gilet-jaune pas du tout complexé. Eric Judor redoutable dans le rôle d’un conseiller politique sur le retour. Tel est le casting d’une élection présidentielle française qui pourrait être celle de 2027. Quand s’invite, à la faveur d’un clash dont raffolent les réseaux sociaux, Stéphane Blé (le réjouissant Jean-Pascal Zadi), un animateur de quartier aux airs naïfs qui a pourtant bien les pieds sur terre. Le ressort est le même que dans Serviteur du peuple, la série ukrainienne culte dont le président Zelensky tenait le rôle-titre. Stéphane Blé, secondé par une équipe de campagne type armée mexicaine, qui revisite et rafraichit les gags sur la banlieue, parvient contre toute attente à se hisser au second tour de l’élection. Cette satire politique et sociale tombe juste. Elle n’épargne ni les «quartiers», ni le microcosme politique, ni les journalistes, ni la société française, ses tensions réelles ou fantasmées, ses contradictions et son abstention électorale proverbiale. Sous ses airs de grand ado attardé, empêtré dans ses problèmes de couple, Stéphane se révèle un équilibriste virtuose de la com’pol’, un peu malgré lui. Peut-être faudrait-il, après tout, souhaiter à la France que Jean-Pascal Zadi connaisse le même destin que son homologue ukrainien.